QU'EST CE QUE L'OSTEONECROSE ? COMMENT CA SE TRAITE ?
Qu'est ce que la nécrose de hanche ?C'est un infarctus osseux, de la tête du fémur. C'est à dire qu'un vaisseau qui irrigue l'os de la tête du fémur se bouche, entraine un manque d'irrigation de cette zone, qui se nécrose en quelques semaines. Cette partie d'os nécrosé n'est pas gênant en soi si ce n'est qu'il peut entrainer un affaissement du cartilage de la hanche en fonction de son volume et de sa situation (si cette zone est située sous le cartilage, et surtout en zone portante).
Pourquoi j'ai fait ça ?Pourquoi un vaisseau s'est il bouché ? On ne sait pas dans la majorité des cas. Les causes sont différentes de l'infarctus cardiaque qui est lié aux dépôts d'athérome (favorisés par le cholestérol, le tabac, l'alcool).
Les causes parfois évoquées sont la prise à forte dose de corticoïdes, les accidents de plongée (accident de décompression), une prise excessive d'alcool (pas deux verres par jour, une vraie prise d'alcool!), les suites d'une fracture du col du fémur, certaines maladies. Mais dans la majorité des cas , on ne retrouve rien, on dit que c'est idiopathique, sans cause déterminée. Comment ça se manifeste ? |
Nécrose des deux hanches au stade avancé. On voit les encoches dans chaque tête fémorale.
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Des douleurs, parfois violentes, d'apparition brutale, sans évènement particulier. Les douleurs sont présentes la nuit et le jour , sans position qui soulage ni qui les déclenche. C'est la phase de l'infarctus. L'os souffre de l'absence d'oxygénation. Parfois cette phase passe inaperçue.
Passé ce cap, qui peut durer de quelques jours à quelques semaines, la douleur est plus faible voire disparait. Parfois définitivement. Parfois, la douleur se transforme, elle devient mécanique, liée à la position de la hanche ou apparait après une activité physique. C'est la phase mécanique, la cartilage a souffert de cette nécrose, il est décollé, s'effondre.
Passé ce cap, qui peut durer de quelques jours à quelques semaines, la douleur est plus faible voire disparait. Parfois définitivement. Parfois, la douleur se transforme, elle devient mécanique, liée à la position de la hanche ou apparait après une activité physique. C'est la phase mécanique, la cartilage a souffert de cette nécrose, il est décollé, s'effondre.
Comment fait-on le diagnostic ?
Pas facile au début. La radio est normale pendant longtemps, jusqu'à ce que la nécrose soit bien constituée. Donc les premières semaines, la radio est normale.
Devant une douleur spontanée très violente qui dure plusieurs jours, on doit demander une IRM, car c'est l'IRM qui voit la phase aigue de la nécrose (la phase d'infarctus). Le diagnostic étant fait, on doit ensuite surveiller la zone de nécrose, sa topographie et son étendue pour savoir si elle aura des conséquences sur l'articulation ou pas.
Devant une douleur spontanée très violente qui dure plusieurs jours, on doit demander une IRM, car c'est l'IRM qui voit la phase aigue de la nécrose (la phase d'infarctus). Le diagnostic étant fait, on doit ensuite surveiller la zone de nécrose, sa topographie et son étendue pour savoir si elle aura des conséquences sur l'articulation ou pas.
Quels traitements ?
A la phase aigue, décharge avec des béquilles pour ne pas aggraver la zone d'enfoncement liée à la nécrose, des antalgiques forts et anti inflammatoires. Parfois du praxilène (un vasodilatateur artériel). Aucun traitement ne permet de revasculariser la zone directement (contrairement au coeur). Il faut attendre que ça passe et limiter les dégâts (béquilles et anti inflammatoires).
Et la chirurgie ?
Elle est exceptionnelle à ce stade. Parfois, on réalise un forage de hanche pour décomprimer la zone d'infarctus qui est sous tension. On peut le faire dans les nécroses extrêmement douloureuses. Aucune preuve établie de son efficacité, en terme de douleur et la taille de la nécrose. Parfois même, on peut injecter par ce forage des cellules souches, sans résultat établi non plus.
Il y a quelques années, on mettait une greffe osseuse (péroné vascularisé) qui venait soutenir la zone de nécrose et lui apporter une irrigation sanguine. La plus grande série a été réalisée par le Dr H. Judet et le Pr Gilbert à la clinique Jouvenet. Aujourd'hui cette intervention se pratique exceptionnellement.
Il y a quelques années, on mettait une greffe osseuse (péroné vascularisé) qui venait soutenir la zone de nécrose et lui apporter une irrigation sanguine. La plus grande série a été réalisée par le Dr H. Judet et le Pr Gilbert à la clinique Jouvenet. Aujourd'hui cette intervention se pratique exceptionnellement.
La prothèse de hanche est elle l'issue obligatoire de la nécrose de hanche ?
Pas du tout. La prothèse de hanche n'est pas le traitement de la nécrose. Si la nécrose n'a pas de conséquence sur le cartilage, elle ne sera plus douloureuse et la personne vivra normalement sans se faire opérer.
Par contre, si la nécrose finit par déformer la tête du fémur, décoller le cartilage, alors on se retrouve dans le cas d'une personne qui a une arthrose de hanche, d'où le besoin de recourir à une prothèse...Je vous propose le témoignage d'un de mes jeunes patients.
Par contre, si la nécrose finit par déformer la tête du fémur, décoller le cartilage, alors on se retrouve dans le cas d'une personne qui a une arthrose de hanche, d'où le besoin de recourir à une prothèse...Je vous propose le témoignage d'un de mes jeunes patients.
Témoignage de Monsieur H. 33 ans.
Comment sont apparus les premiers symptômes ?
Je pratique la course à pieds en loisir depuis environ 3 ans. Je participe à une course (11,5 km) qui a lieu dans ma région au mois de juin tous les ans. Pour cette édition 2018, je me suis préparé depuis quelques mois à raison de 2 ou 3 sorties d'une heure par semaine. Je retrouve de bonnes sensations et je me sens prêt. Le résultat de la course est conforme à mes attentes. Les jours suivants sont accompagnés de quelques courbatures (rien d'anormal). Puis au bout de 3 à 4 jours, je ressens une douleur en haut de la fesse droite puis au niveau de l'abducteur droit.
Quel a été votre parcours jusqu'à la décision de la prothèse ?Mon médecin traitant me diagnostique une tendinite du fessier, donc prise d'anti-inflammatoires qui s'avère inefficace au bout de 2 semaines. Par la suite, au mois d'août 2018, je fait une prise de sang pour écarter certaines maladies génétiques (HLA B27, ...) puis radio du bassin où l'on observe un léger applatissement de la tête de fémur droite. Scanner à programmer pour y voir plus clair. Pour patienter, des séances de kiné me sont prescrites pendant le mois de septembre pour me soulager, car les douleurs de la fesse et de l'abducteur augmentent et commencent à verrouiller certains mouvements. Je commence à avoir mal également au niveau de la hanche.
Le résultat du scanner passé en octobre 2018 est une ostéonécrose des têtes fémorales plus évoluée à droite avec contours irréguliers et pertes de sphéricité avec facture sous-chondrale (sous le cartilage). A gauche, la sphéricité est conservée. L'issue est donc l'opération. Pas facile à digérer à mon âge. On m'oriente vers la clinique la plus proche pour me faire opérer. Puis en échangeant avec mon entourage, le nom de la clinique JOUVENET ressort et plus particulièrement le nom du Dr SORRIAUX avec qui je prends rapidement contact. Suite à notre premier rendez-vous, le docteur m'explique clairement ce qu'est l'ostéonécrose et veut la confimer par une IRM. Pas de surprise, je dois bien me faire opérer de la hanche droite. La gauche peut-être conservée en l'état, elle n'occasionne aucune gêne. Un rendez-vous avant l'opération est programmé pour m'expliquer le déroulement de celle-ci. Le Dr SORRIAUX m'a plutôt rassuré et conforté dans l'idée de me faire opérer. La opération a lieu le 30 janvier 2019. Il s'est passé environ 6 mois entre les premières douleurs et l'opération. |
A droite, au niveau de la flèche rouge, on voit un affaissement de la tête du fémur car la nécrose a touché toute la partie supérieure de la tête fémorale. A gauche, la nécrose est centrale, on voit une petite tache au centre, sans conséquence, pas d'opération en vue et aucun séquelle fonctionnelle.
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Pourquoi la décision de vous faire opérer malgré votre jeune âge?
L'ostéonécrose est une maladie qui ne s'améliore pas. Une fois que le tête de fémur est nécrosée et, de plus, fractuée, elle ne se régénèrera jamais. Et le risque c'est que l'articulation se tasse davantage ce qui impliquerait peut-être d'autres complications. La boiterie est un autre phénomène qui découle de cette maladie ainsi que les raideurs de mouvements. Et à 33 ans je me voyais mal vivre avec ces contraintes. Je rencontre des difficultés pour monter les escaliers, monter en voiture, rester assis trop longtemps. Les douleurs me réveillent également certaines nuits. Le docteur SORRIAUX m'a expliqué que la prothèse totale de hanche de par sa conception ne nécessite pas de changement dans le temps et pallie à touts les désagréments induits par la maladie. Donc, je n'ai pas hésité très longtemps pour prendre la décision de me faire opérer.
Comment se sont passés l'opération et les suites ?Je suis rentré en clinique le 29/01/2019, je me suis fait opérer le 30/01/2019 au matin. L'opération s'est bien passée. Je suis remonté dans ma chambre vers 14h et un kiné est venu me mettre debout vers 17h. C'est impressionnant la vitesse à laquelle on peut se mettre debout suite à l'intervention. Je suis resté à la clinique le 31/01 et le 01/02. Et on m'a laissé sortir avec les deux béquilles pour marcher. Le retour au domicile s'est bien passé. A J+5 je ressens encore les douleurs de l'opération mais j'ai récupérer de l'amplitude dans le mouvement de la jambe.
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Comment vivez vous maintenant ?
Je suis encore en période de convalescence. La cicatrice est propre et je m'apprête à passer de deux béquilles à une béquille pour marcher.
Je suis optimiste pour la suite. Je revois le docteur SORRIAUX pour faire le point et une radio de contrôle dans un mois et demi.
Je suis optimiste pour la suite. Je revois le docteur SORRIAUX pour faire le point et une radio de contrôle dans un mois et demi.